Georges Gurdjieff Wikipdia

Posted: September 16, 2015 at 10:00 pm


without comments

Un article de Wikipdia, l'encyclopdie libre.

Georges Gurdjieff[2] (1866[1] - 1949) est un aventurier et une figure de l'sotrisme de la premire moiti du XXesicle.

Surnomm le nouveau Pythagore[3] et considr par certains comme dtenteur d'un savoir traditionnel trs ancien, ce personnage controvers sera vu par d'autres comme un dangereux escroc et un charlatan.

N Alexandropol, aujourd'hui Gyumri, en Armnie, d'un pre grec et d'une mre armnienne, le 27 dcembre 1866[1], mort le 29 octobre 1949 l'hpital amricain de Neuilly-sur-Seine, il est enterr au cimetire d'Avon en Seine-et-Marne.

Cette partie de sa vie, essentiellement connue par le tmoignage qu'il en laissera dans le livre Rencontres avec des hommes remarquables, est mal connue et sujette caution[4].

An d'une famille de 3 enfants, Gurdjieff passera son enfance et sa jeunesse dans la rgion de Kars. D'abord aise, sa famille sera ruine pendant la petite enfance de Gurdjieff[5], contraignant son pre quitter Alexandropol pour exercer le mtier de menuisier Kars[6]. C'est l que Gurdjieff suivra des tudes l'cole grecque puis au collge russe. Sa famille voulant le voir tudier en vue de la prtrise orthodoxe, il entrera ensuite au sminaire[7],[8],[9].

Son pre, qui exercait l'activit de barde, aura une grande influence sur Gurdjieff, notamment en lui contant longuement les lgendes anciennes telle celle de Gilgamesh[10], et en lui inculquant des notions de spiritualit et des considrations sur la vie[11] qui se retrouveront par la suite dans son enseignement[12].

Nanmoins, les propres intrts de Gurdjieff rsidaient dans ltude de la science et de la technologie. Un prtre local lui aurait alors suggr de suivre la fois le sminaire et les tudes mdicales, afin quil puisse "gurir la fois lme et le corps"[13].

Gurdjieff a finalement rejet tout ce qui prcde en raison de sa fascination pour loccultisme. Lastrologie, la tlpathie, le spiritisme et les tables tournantes, la divination, et la possession dmoniaque, tout cela accaparait son intrt de jeune homme. Il ne voulut pas couter les avertissements de son prtre au sujet de ces choses, et ne trouva pas non plus les explications de la science trs satisfaisantes. Par consquent, dans les dernires annes de son adolescence, il se serait mis poursuivre ltude de ces sciences occultes, voyager travers lAsie centrale, le bassin mditerranen, lgypte, le Tibet et lInde. Lobjet spcifique de sa recherche tait lcole sotrique Sarmouni(en), prtendument fonde Babylone aux alentours de 2500 avant Jsus-Christ. Il laurait lu dans un livre ancien armnien et se serait senti attir par la dcouverte de cette cole.

D'aprs son propre tmoignage, Gurdjieff se prend lui-mme en charge tout au long de cette aventure spirituelle avec des affaires lgitimes (par exemple: la vente de tapis) et des entreprises frauduleuses (par exemple: la coloration de moineaux avec de laniline, les qualifiant de canaris amricains, et les vendant avec un grand profit). Son sens des affaires lui permet d'accder une grande aisance financire.

Gurdjieff raconte que lors d'un voyage en Afghanistan, vers 1897, un derviche l'aurait prsent un vieil homme de la secte Sarmouni la recherche de laquelle il stait mis. Celui-ci aurait organis une expdition pour mener Gurdjieff au monastre Sarmouni dans le centre du Turkestan, o il aurait appris leur danse mystique, leurs pouvoirs psychiques, et lennagramme. Pour les Sarmounis lennagramme serait un important moyen de divination, ainsi quun outil de reprsentation des processus vitaux, tels que la transformation personnelle. Ils lutiliseraient galement comme symbole des tats conscients et inconscients des tres humains. Ces utilisations vont devenir une part de lenseignement spirituel de Gurdjieff quand il fonde sa propre cole pour atteindre lillumination.

Aprs avoir quitt le monastre Sarmouni, Gurdjieff aurait form un groupe, les "Chercheurs de Vrit", ses compagnons dans la qute de lillumination et de la (pleine) conscience. Il raconte quils se seraient rendus au Tibet pour prendre contact avec le cercle intime veill de lhumanit et apprendre la sagesse des tulkas, les lamas tibtains (moines) soi-disant rincarns. Plus tard, Gurdjieff se serait faufil lintrieur de la Mecque et de Mdine, les centres de lIslam, mais il ne russit pas trouver l la vrit intrieure. Puis il se serait rendu Boukhara, o vivrait le groupe de soufis Bahaudin Naqshbandi.

Ces soufis Naqshbandi, galement appels les Khwajagan ou Matres de Sagesse, prtendraient tre la Fraternit du Monde, compose de toutes les nationalits et religions, enseignant que tous taient unis par le Dieu de la Vrit. Ces Naqshbandis possderaient une lgende sur un cercle intrieur dhumanit qui constituait un rseau de personnes trs volues ayant des connaissances particulires. Ces personnes auraient veill sur la race humaine et dirig le cours de son histoire. Les Naqshbandis croyaient aussi en une hirarchie spirituelle perptuelle dirige par le Kutb i Zaman ou Axe de lge, un esprit personnel recevant les rvlations directes du dessein divin. Cet esprit transmet soi-disant ces rvlations lhomme par lintermdiaire dautres esprits appels Abdal ou les Transforms. Gurdjieff et ses disciples croyaient que ces esprits, essences dmiurgiques dun niveau suprieur lhomme, sont responsables du maintien et de lvolution de lharmonie plantaire bien que leur action ne ft pas forcment propice la libration des individus. En dpit de leur hostilit potentielle, Gurdjieff et ses partisans maintenaient le contact avec ces esprits.

L'existence de Gurdjieff jusqu sa quarantime anne relve du mythe invrifiable. On sait seulement de manire certaine quil sinstalle, en 1912, Moscou comme marchand de tapis orientaux, et quil commence grouper autour de lui des disciples recruts dans les milieux occultistes et plus particulirement thosophes. Ceux-ci se structurent en Institut pour le dveloppement harmonique de lhomme. Toutefois, Moscou devient vite un lieu qui ne convient pas un millionnaire; aussi, en 1915, retourne-t-il en Armnie. Larrive des bolcheviks en Armnie signife lexil pour un capitaliste peu frquentable tel que Gurdjieff, qui dmnage successivement Istanbul, Berlin, Dresde, et enfin, en 1922, Avon o il ouvre nouveau son Institut, puis Paris, au 6 rue des Colonels-Renard[14],[15],[16] o Gurdjieff dcde en 1949.

Paris, et dans la succursale de New York de lInstitut, qui ouvre en 1924, il enseigne un christianisme sotrique avec un programme pour aider les lves atteindre les plus hauts niveaux de conscience. Sa doctrine dinspiration soufie/gnostique englobait la croyance que chacun dispose de trois centres personnels; le mental, situ dans la tte (le chemin), lmotionnel situ dans le cur (oth), et le physique situ dans le ventre (kath). Une premire cause pour que les gens soient spirituellement " endormis " ou " mcaniques " serait le dsquilibre de ces trois centres au sein de chaque personne. Ses danses soufies et ses autres exercices sont conus pour rtablir lquilibre de ces trois centres et amener la personne au plus prs dun tat spirituel alerte.

Beaucoup de groupes Gurdjieff se forment aprs sa mort, tels les centres Gurdjieff Ouspensky, le Fellowship of Friends de Robert Burton, le Thtre de Toutes les Possibilits, et lInstitut pour le dveloppement de ltre humain harmonieux. Il convient de citer aussi la formation Arica (du nom dune ville dans le nord du Chili), un programme de potentiel humain fond par Oscar Ichazo, impliqu surtout dans la propagation de lennagramme.

Son uvre est galement diffuse par des disciples de Gurdjieff, tels que Henri Tracol, Vra Daumal, femme de Ren Daumal, ou Jeanne de Salzmann, lpouse du peintre Alexandre de Salzmann.

Le noyau de la doctrine de Gurdjieff a trait lintgration de toutes les forces vitales pour les mettre en harmonie les unes avec les autres ainsi quavec lordre cosmique, de sorte que chaque individu apprenne tre. La vraie connaissance, selon lui, est une fonction de ltre. Ce que connat un homme est en lien direct avec ce quil est.

Gurdjieff fait une distinction entre ltre essentiel et la personnalit superficielle, et assigne ses lves des exercices divers ayant pour but daffaiblir les conditionnements. Ces mthodes relevaient dun travail psycho-physique et de la thrapie de groupe.

Il a introduit la figure de l'ennagramme

Ouspensky le dcrivait ainsi: Exercices rythmiques accompagns de musique, danse de derviches, exercices mentaux, tude des diverses faons de respirer et ainsi de suite. Parmi les plus astreignants taient les exercices dimitation des phnomnes psychiques: lecture de pense, clairvoyance, manifestations mdiumniques, etc. Avant de commencer ces derniers, Gurdjieff nous avait expliqu que ltude de ces trucs, comme il les appelait, tait obligatoire dans toutes les coles orientales, parce que, avant davoir tudi toutes les imitations, toutes les contrefaons possibles, il tait inutile de commencer ltude des phnomnes de caractre supranormal ... Cependant notre effort portait surtout sur la rythmique, et sur dtranges danses destines nous prparer faire par la suite des exercices de derviches. Gurdjieff ne nous disait ni ses buts ni ses intentions, mais daprs ce quil avait dit auparavant, on pouvait penser que tout cela tendait nous mener vers un meilleur contrle du corps physique.

Katherine Mansfield crivait (Elle avait t accepte dans le travail la suite de son insistance rpte, alors qu'elle se trouvait en phase terminale de la tuberculose): Il ny a certainement pas dendroit sur cette plante o lon puisse recevoir lenseignement que lon reoit ici. Mais la vie nest pas facile. Nous avons de grandes difficults, des moments douloureux. Thoriquement cest merveilleux, mais en pratique cela implique des souffrances.

Boris Mouravieff crivait (ami d'Ouspensky, il eut des contacts avec Gurdjieff sans jamais faire partie de ses instituts): Sur les gens qui tombaient dans son orbite, Gurdjieff exerait son influence d'une manire trs simple, voire brutale. Le contenu du message mis part, ce fut ce qu'il appelait le Travail. Ce travail, abstraction faite des conversations et des exercices, consistait persuader ses disciples qu'ils taient littralement zro en chiffre. Il leur disait sans ambage - et en face -, chacun d'entre eux - qu'ils n'taient ni plus ni moins que de l'ordure. (...) Et - il faut que le lecteur le sache - l'influence hypnotique, comme toute influence de la nature, est inversement proportionnelle au carr de la distance. Distance physique et psychique ou l'une ou l'autre. Or, les effets de cette influence de Gurdjieff sur son entourage immdiat taient visibles. Il pouvait proposer ses disciples n'importe quelle absurdit - voire n'importe quelle monstruosit, sr d'avance qu'elle serait accepte avec enthousiasme comme une rvlation. Dans l'tat psychologique ainsi cr, les gens ne raisonnaient plus. Tout tait bon, parce qu'ainsi parlait Zarathustra.. (...)[17]

Les mthodes de Gurdjeff visaient promouvoir lauto-observation et le rappel de soi afin que ses lves sortent, selon lui, de leur profond sommeil et deviennent conscients de leur vrai moi. Alors seulement, ils cesseraient dtre des machines humaines. Ce concept de rappel de soi tait selon lui la cl d'une vraie vie, d'une conscience relle du vrai moi. Sans cette capacit de rappel de soi, de conscience totale et libre, un homme ne serait qu'un ensemble de ractions automatiques programmes par son ducation, ses acquis et son illusion de choix, soit une vritable machine quelle que soit son envergure intellectuelle.

Jean-Franois Revel raconte dans Le Voleur dans la maison vide, Mmoires (Plon, 1997) qu'il fut disciple de Gurdjieff autour de 1947. Il le dcrit comme un imposteur et un escroc, dont l'aplomb esbroufeur n'aurait pas d me cacher l'indigence intellectuelle. Revel mentionne les rumeurs qui prtaient Gurdjieff une part de responsabilit dans la mort prmature de Katherine Mansfield, car le vieux charlatan prtendait dtenir aussi des secrets mdicaux, issus d'une mystrieuse tradition, cense tre plus efficace que la plate et intellectuelle mdecine occidentale.

Louis Pauwels indique qu'aprs deux ans d'exercices qui m'ont la fois clair et brl, je me suis retrouv sur un lit d'hpital: thrombose de la veine centrale de l'il gauche et quarante-cinq kilos. (...) Il me semble que le pch de Gurdjieff est de ne s'tre pas retir temps[18].

Selon l'analyse du site Prvensectes, la plupart des groupes initis par Gurdjieff ou ses disciples seraient des sectes[19]. Pourtant, l'organisme officiel gouvernemental Miviludes n'a jamais class les groupes Gurdjieff comme sectes, pas plus que CICNS, Centre d'Information et de Conseil sur les Nouvelles Spiritualits.

Par ordre alphabtique d'auteurs puis de titres (de nombreux ouvrages ont t traduits par Henri Tracol):

1960 En Franais dans le texte. Dbat anim par Louis PAUWELS consacr Gurdjieff et ses enseignements, avec Yvette ETIEVANT, Arnaud DESJARDINS, Ren BARJAVEL, Pierre SCHAEFFER[20].

1954 L'homme qui ne dort pas ou l'extraordinaire monsieur Gurdjieff. - mission de la radiodiffusion franaise du 15/02/1954 (1h14'), prsente par Louis Pauwels [21]

Sur les autres projets Wikimedia:

See the article here:
Georges Gurdjieff Wikipdia

Related Posts

Written by admin |

September 16th, 2015 at 10:00 pm

Posted in Gurdjieff




matomo tracker